Même les plus belles maisons ont une honte secrète : un sol qui n’a jamais l’air impeccable, un frigo cabossé qu’on aimerait oublier, ou un bloc d’alimentation prêt à se faire passer pour un vestige des années 80, et qui déjà à l’époque ne brillait pas par son style.
Si déplacer ces éléments disgracieux était possible, l’affaire serait vite réglée. Mais la réalité impose de composer avec leur présence. Il reste alors une solution : masquer sur place ce que l’on préférerait voir disparaître. Voici quelques idées puisées dans l’expérience concrète de propriétaires astucieux :
Plan de l'article
Salle de lavage exposée
Tanya, à l’origine du blog DIY « Dans le Lakehouse », s’est retrouvée avec une buanderie de passage, loin d’être propice aux confidences textiles. Laisser le lave-linge et le sèche-linge s’afficher comme des œuvres en exposition ? Hors de question. Sa parade ne tient pas du tour de prestidigitateur mais d’un bricolage avisé, accessible à ceux qui n’ont ni patience ni doigté pour la couture.
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Image : Tanya de Dans Le Lakehouse
Moins d’une cinquantaine d’euros au total : un tissu d’ameublement acheté une quinzaine d’euros le mètre, un rail à rideaux bien choisi au lieu de la traditionnelle tringle. Quelques jours pour aligner le fil, quelques minutes pour fixer le rail et tout change. Le rideau tombe, le regard glisse, la pièce paraît soudain plus nette.
La transformation saute aux yeux : l’espace gagne en discrétion sans rien perdre de son usage.
Un réfrigérateur moche
Face à une cuisine dominée par un réfrigérateur cabossé, Mary Russell décide de prendre le problème à bras-le-corps. Exit la tôle triste, bienvenue à un panneau lumineux et graphique, bien plus flatteur.
Elle mise sur une doublure vinyle blanche, à petit prix, collée soigneusement sur la porte. Pas de solution miracle : il faut s’armer de patience, chasser les bulles d’air, reprendre la pose, ajuster, vérifier encore. La couleur vient ensuite avec quelques bandes peintes, et le tour de main opère : près de trois quarts d’heure pour que la surface soit aussi lisse qu’un miroir et que le dessin accroche enfin la lumière. Une fois sec, le réfrigérateur devient un panneau d’affichage qui appelle le regard, sans que personne ne songe plus à son état d’origine.
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Image : M.E. Russell
Des planchers désuets et miteux
Linda Louie, infirmière retraitée, connaît trop bien la lassitude devant un sol qui fait grise mine. Pour réanimer sa buanderie, elle décide de tenter le damier, repéré sur un parquet, mais appliqué à son revêtement vinyle fatigué.
Le plan d’action commence par un sérieux ponçage pour favoriser l’accroche, puis une sous-couche suivie d’une peinture blanche conçue pour l’extérieur. Vient le temps du tracé, carré après carré, puis du remplissage minutieux en noir. Trois couches de vernis achèvent la transformation : le sol cesse d’être une gêne, il devient un atout qui donne du caractère à la pièce. Désormais, Linda avoue ne plus hésiter à ouvrir la porte aux visiteurs, tant le changement saute aux yeux.
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Image : Linda @ Home est là où est mon cœur
« J’ai passé une demi-journée à tracer ces motifs… et mon dos s’en est souvenu ! » précise-t-elle, sourire en coin. Mais elle ne regrette rien : le contraste, l’allure, la sensation de neuf ont redonné des couleurs à sa routine.
Les boîtes à outils au milieu de votre salon
Que faire des panneaux électriques et des thermostats qui coupent l’effet d’ensemble d’une pièce soignée ? Susan Forint explique comment son ami photographe a réussi à les rendre invisibles sans faux-semblant.
Pour le panneau électrique, il a découpé un passe-partout, inséré un tirage photo maison, fixé l’ensemble sur un tasseau pour que le cadre s’enlève d’une main si besoin. Pratique, simple, efficace : personne ne soupçonne la technique derrière la décoration.
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Image : Susan Forint | saf affect
Le thermostat récalcitrant, lui aussi, a trouvé mieux qu’un simple cache, grâce à une série d’étapes bien pensées :
Voici comment il s’y est pris pour dissimuler le thermostat sans fausser son fonctionnement :
- Entourer le thermostat d’un rectangle de peinture blanche pour uniformiser le fond.
- Ajouter un cadre sans vitre, posé comme un passe-partout sur la zone colorée.
- Installer un crochet juste au-dessus.
- Accrocher un masque décoratif évidé à l’arrière, qui laisse circuler l’air jusqu’au boîtier électronique.
L’ensemble se retire en un geste pour les réglages et ne laisse visible qu’un détail décoratif, parfaitement intégré à la pièce.
Unité de conditionnement d’air disgracieuse
Dans le logement d’Holly Westhoff, designer, pas question de laisser le climatiseur mural miner l’ambiance visuelle. Elle sort sa boîte à outils et, en une heure, assemble matériaux et idées pour lui tailler un camouflage sur-mesure.
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Image : Holly Westhoff Design
Première étape : mesurer soigneusement l’appareil, supports compris. Elle découpe ensuite bois et moulures, rassemble colle, marteau, clous, bombe de peinture, quelques restes de laiton et du papier décoratif. Le secret tient à l’assemblage soigné : construction d’un cadre mural, montage d’une boîte posée dessus, ajout des ornements, peinture et décoration. Les finitions en laiton et le papier donnent le ton, tandis qu’un vase soigneusement choisi achève ce camouflage. Désormais, plus personne ne remarque l’appareil, sinon lorsque la température l’exige.
Derrière chaque cachette, une part d’inventivité bien réelle : un peu d’outillage, une idée qui sort de l’ordinaire, et les faiblesses du décor s’évanouissent. On respire mieux, et la maison gagne un visage neuf, lavé de ses complexes.